Le chef du gouvernement Hichem Mechichi a présenté une équipe gouvernementale qui s’affranchit des partis. Reste à convaincre les députés de lui accorder leur confiance.
Engagé dans une course contre le compte à rebours constitutionnel, le chef du gouvernement Hichem Mechichi a présenté, le 24 août à 23h58, son équipe à deux minutes de l’échéance du temps imparti par la constitution. « On pourra dire qu’il a entretenu le suspense jusqu’au bout. Son allocution était prévue à 22h30 », signale un internaute. La tension et le retard laissaient présager des changements de dernière minute mais finalement Mechichi a dévoilé une équipe assez inattendue.
« Sur 28 membres, le gouvernement comprend huit femmes et un malvoyant ! Une révolution culturelle est en marche », ironise un militant de gauche, qui ne croit pas si bien dire. La composition du gouvernement Mechichi, présenté comme celui de la dernière chance pour sortir la Tunisie de la crise profonde où elle est engluée, est parmi les moins classiques des neufs gouvernements qui se sont succédé depuis la révolution de 2011.
Les défenseurs de la parité seront certainement mécontents de voir que seuls huit portefeuilles sont attribués aux femmes (le précédent gouvernement comptait six femmes ministres, ndlr) mais aucun n’a relevé la nouvelle répartition des missions attribuées à certains ministères. Avec le financier Ali Kooli aux manettes, le ministère des Finances, qui regroupe maintenant l’Économie, les Finances et le Soutien à l’investissement devrait gagner en efficacité et constituera une sorte de mini pôle avec le secrétariat d’État chargé des Finances publiques et de l’Investissement.
Pas de vedette mais des hauts-commis de l’État
Néanmoins dans cette nouvelle configuration, certains regroupements paraissent moins logiques puisque l’emploi est par exemple rattaché au ministère de la Jeunesse et des Sports sous le label d’Intégration professionnelle. Aux Affaires culturelles, c’est Walid Zidi qui enseigne la rhétorique à l’université de la Manouba et malvoyant qui a été choisi. De son côté, la diaspora tunisienne peut être satisfaite, puisque désormais le ministère des Affaires étrangères est en charge de la communauté tunisienne à l’étranger.
Source : jeune afrique 25/08/2020
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