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L’établissement de relations d’Etats arabes avec Israël reporté à une date ultérieure ?

L’établissement de relations diplomatiques entre certains Etats arabes, dont le Maroc, et Israël, semble être reporté à une date ultérieure. C’est le message transmis à Jared Kushner par les dirigeants du Bahreïn et de l’Arabie saoudite.

Jared Kushner n’a pas réussi à convaincre d’autre pays du Golfe pour emboîter le pas aux Emirats arabes unis, et établir des relations diplomatiques avec Israël. Les interlocuteurs du conseiller spécial du président américain Donald Trump ont demandé du temps avant d’officialiser leur rapprochement avec l’Etat hébreu.

Le roi du Bahreïn, Hamad bin Isa Al-Khalifa, a laissé entendre qu’il ne peut franchir ce pas avant le royaume wahhabite. Le monarque a souligné à Kushner que «la stabilité et la solidarité du Golfe repose, dans toutes les circonstances, sur la grande sœur, l’Arabie saoudite», rapporte  l’agence de presse officielle BNA. «Un accord avec Israël n’aurait pas lieu avant que d’importants événements ne [se produisent] dans la région», ajoute la même source.

L’Arabie saoudite a quant à elle décliné, avec diplomatie, l’offre de Jared Kushner. Riyad a conditionné toute normalisation avec Israël à la création d’un Etat palestinien, rapportent des médias hébreux.

Des considérations internes expliquent les réserves émises par le Bahreïn et le royaume wahhabite pour pactiser avec Tel-Aviv. La famille régnante à Manama appréhende la colère de la forte communauté chiite, environ 70% de la population, notamment après les tweets du 1er septembre d’Ali Khamenei, «Guide de la révolution en Iran», accusant les Emirats de «trahir le monde islamique et les Palestiniens». «Ils ont permis au régime sioniste d’entrer dans la région et ont oublié la Palestine», a-t-il écrit.

Pour sa part, le prince héritier saoudien a également demandé du temps à Jared Kushner alors qu’il est en train d’éliminer des membres de la famille royale supposés lui faire de l’ombre. En témoigne le limogeage, annoncé officiellement le 31 août, de hauts responsables, pour «corruption» dont le commandant de la coalition internationale qui dirige les forces saoudiennes au Yémen, le lieutenant général Fahd bin Turki bin Abdelaziz al-Saoud. Son fils, Abdelaziz ben Fahad, vice-émir de la région d’Al-Jouf, a subi le même sort.

Qu’en est-il du Maroc ?

Mais au-delà des calculs de politique intérieure, les dirigeants des Etats du Golfe temporisent dans la perspective des élections présidentielles étatsuniennes du 3 novembre, pour décider de la suite à donner à la requête de l’administration Trump.

En attendant l’arrivée de Jared Kushner au Maroc, il est difficile dans ces conditions de voir le royaume s’embarquer dans l’aventure d’officialisation de ses relations avec Israël par l’échange d’ambassadeurs. Pour mémoire, le roi Mohammed VI avait déjà refusé en décembre 2019 d’accueillir le Premier ministre,Benjamin Netanyahu , comme l’avaient révélé plusieurs médias israéliens.

Le royaume a, par ailleurs, pris ses distances avec l’initiative de l’administration Trump portant sur la signature d’un « pacte de non-agression avec Israel ». Une offre présentée, en décembre dernier, par Victoria Coates, conseillère adjointe de la sécurité nationale à la Maison Blanche chargée du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord, aux ambassadeurs du Maroc, Oman, Bahreïn et des Emirats.

A l’exception du Maroc, les autres pays approchés pour la signature dudit pacte ont reçu des ministres israéliens. Le 27 octobre 2018, Oman a même déroulé le tapis rouge au Premier ministre Benjamin Netanyahu qui a rencontré feu le sultan Qabous.

De même, aucun officiel marocain n’a assisté, le 28 janvier, à la cérémonie de présentation  par Donald Trump du «Deal du siècle». En revanche, les ambassadeurs du Bahreïn, des Emirats arabes unis et d’Oman avaient répondu à l’appel. Une présence saluée en son temps à la fois par Donald Trump et Benjamin Netanyahu et fortement applaudie par les autres invités de la Maison Blanche.

source : yabiladi 03/09/2020

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