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L’ALGÉRIE CHEVAUCHE LE CHEF DES BAATHISTES MAURITANIENS POUR S’ATTAQUER AU MAROC

Sonné par le coup dur que vient de lui asséner le SG de l’ONU dans son dernier rapport sur le Sahara, le tandem Algérie-Polisario est allé tendre le crachoir au chef des Baathistes mauritaniens pour attaquer le Maroc. Mal lui a en pris, puisque les médias mauritaniens ont vite répliqué.

Le 4 octobre dernier, c’est-à-dire au lendemain même de la sortie du dernier rapport du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, sur le Sahara, le site du Polisario, elportaldiplomatico.com, est allé d’urgence chercher une épaule sur laquelle pleurer à chaudes larmes. Et c’est auprès d’un vieux briscard de la politique mauritanienne, Mohamed Yehdih Ould Breidleil, un leader de la section locale du parti baathiste irakien, que le Polisario va trouver une maigre consolation.

 

Interpellé sur ce que le média polisarien appelle la situation actuelle au Sahara, Ould Breidleil estime qu’elle «demeure susceptible d’une explosion destructrice, en une période où la région connaît une pire et inédite conjoncture politique, économique et sociale. La véritable coopération économique et sociale et les projets communs sont paralysés, les échanges commerciaux et culturels insignifiants, et s’il y en a, ils sont formels, artificiels et sans continuité.»

La responsabilité de ce «tableau noir» est ainsi imputée au Maroc, qui, d’après Ould Breidleil, «tente depuis des années de créer, sous le parrainage de la France, une coopération avec l’Afrique noire, mais une telle manœuvre est en principe morbide et forcément vouée à l’échec sur le plan opérationnel, car une coopération avec l’Afrique, qui ne débute pas avec des voisins proches, n’est pas du tout convaincante et ne durera pas avec le temps.» Une allusion à El Guerguerat?

Ce choix d’interviewer Ould Breidleil en particulier, et à ce moment précis où le Polisario est mis au ban de la communauté internationale, n’est pas fortuit. Le leader du Baath mauritanien forme une troïka saddamiste avec Memed Ould Ahmed et Devally Ould Cheïne, connue pour son soutien au Polisario. Pour cette troïka, ce soutien s’inscrit dans l’optique, qu’elle qualifie de «stratégique», d’un phagocytage futur des Sahraouis du Sud marocain et des Touaregs du Nord malien par la Mauritanie.

En effet, le parti baathiste mauritanien a un autre projet, d’épuration ethnique celui-là, qui vise soit à expurger la Mauritanie de sa composante négro-africaine, sinon de la diluer, en l’arabisant de gré ou de force, dans l’écrasante majorité arabo-berbero-touarègue dont la constitution reste utopique.

Questionné sur le rôle des élites mauritaniennes, considérées par le média du Polisario comme très favorables à la marocanité du Sahara, Ould Breidleil n’hésite pas à sacrifier les siens sur l’autel du séparatisme. Selon lui, «les élites mauritaniennes ont excessivement misé sur la possibilité de solutions internationales et se sont désengagées elles-mêmes» de ce dossier régional.

Il faut dire que Ould Breidleil (littéralement: fils du petit froid de la nuit), ancien journaliste formé en Tunisie au début des années 60, est un homme politique qui a l’habitude de toujours prophétiser un danger imminent auquel la Mauritanie serait confrontée et qui risque de lui être fatal… si ses conseils-remèdes n’étaient pas sollicités. Ce spécialiste des mauvais oracles politiques, complexé par une malformation visuelle innée qu’il cache derrière ses éternelles lunettes sombres, a ainsi réussi à se faire sporadiquement roi au pays des régimes militaires qui se sont succédé en Mauritanie. D’ailleurs une saillie très populaire en Mauritanie avait taxé un gouvernement auquel a brièvement participé Ould Breidleil, de «gouvernement borgne», en référence à la courte vue politique très intéressée du leader baathiste, ajoutée à son handicap visuel naturel.

D’ailleurs, Ould Breidleil a déjà mis l’un de ses sombres oracles à exécution. A la fin des années 70, il avait fait circuler la fausse idée selon laquelle feus le roi Hassan II et le président sénégalais Léopold Sédar Senghor s’étaient secrètement mis d’accord pour se partager la Mauritanie. Moins d’une décennie plus tard, cette propagande du parti baathiste a été à l’origine de la sanglante crise sénégalo-mauritanienne, qui a fait plusieurs centaines de morts de part et d’autre, sans parler de la déportation forcée de dizaines de milliers de Mauritaniens de la région du fleuve vers le Sénégal et le Mali voisins.

Mais les manigances de Ould Breidleil ont fini par le mettre définitivement au ban du microcosme politique mauritanien, au sein duquel il se meut toujours comme un caméléon. Pour s’en convaincre, il s’est opposé, avant de les soutenir, à tous les régimes que le pays a connus depuis son indépendance. Dernier fait en date: après avoir fait campagne contre l’élection de Ould Ghazouani, et même soutenu deux candidats contre lui, il a fini par demander une audience auprès du nouveau président mauritanien.

Mais fatale sera la dernière sortie du «caméléon» dans les colonnes d’un média du Polisario, sortie qui risque de l’isoler davantage dans son pays. En tout cas, un journaliste mauritanien vient de le recadrer dans un article  qui défend bec et ongle la marocanité du Sahara et la coopération maroco-mauritano-africaine. Un recadrage qui fera regretter au Polisario d’avoir interviewé un homme honni par l’opinion et les médias mauritaniens.

source : le 360 08/10/2020

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