La justice égyptienne a ordonné dimanche 24 avril 2022 la libération de 41 prisonniers politiques en détention préventive pour certains depuis des années, selon le député égyptien Mohamed el-Sadate qui a récemment négocié la libération de nombreux militants dans ce pays où des dizaines de milliers d’opposants sont derrière les barreaux.
Ce député a promis sur Facebook « plus de libérations », faisant allusion à des « grâces présidentielles », traditionnellement accordées à des centaines de prisonniers pour la fin du mois de jeûne musulman du ramadan prévue début mai.
L’un des fondateurs du Mouvement du 6-avril libéré
Parmi les personnes libérées dimanche, figure Walid Shawky, l’un des fondateurs du Mouvement du 6-avril, fer de lance de la « révolution » de 2011 qui renversa le président Hosni Moubarak.
Walid Shawky était en grève de la faim depuis février pour dénoncer ses trois années de détention préventive, un régime légalement limité à deux ans.
Mais, selon une technique fréquemment utilisée par les juges, il avait été déclaré libérable à ce terme avant d’être aussitôt inculpé pour d’autres charges.
Le président derrière ces libérations, d’après des députés
Le journaliste Mohammed Salah a subi le même sort et répondait comme lui de « fausses informations » et de « terrorisme ». Tout comme Haitham al-Banna, membre du parti libéral Al-Dostour détenu en février pour un post commémorant la » révolution », et le chercheur Abdou Fayed, arrêté en mai 2020 pour avoir critiqué la gestion gouvernementale du Covid-19.
Un cinquième militant a été également libéré : Hassan Barbari, arrêté en 2019 dans l’affaire de la « Coalition de l’espoir » où plusieurs opposants avaient été arrêtés pour avoir tenté de se présenter aux législatives, a déclaré à l’AFP l’avocat Khaled Ali.
Radwa Mohamed, incarcérée pour avoir critiqué le président Abdel Fattah al-Sissi dans des vidéos en ligne, fait partie des personnes libérées, a rapporté son avocat Nabih al-Ganadi.
Plusieurs députés pro-Sissi ont assuré que le président était derrière ces libérations –officiellement ordonnées par une justice indépendante.
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