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Espagne : Des rapports des renseignements accusant le Maroc, fuitent dans les médias

En Espagne, l’heure est au grand déballage. En deux jours, El Pais a publié trois documents venus des services de renseignement sur le Maroc, datant de mai et juin 2021.

Les rapports frappés du sceau de la confidentialité réalisés par les services de renseignements espagnols sur le Maroc, en pleine crise avec le gouvernement Sanchez, ont fait soudainement les choux gras des journaux. Le lundi 6 juin, le quotidien El Pais, proche des socialistes au pouvoir, a publié les extraits de deux documents du CNI (Centre National d’Intelligence) sur le royaume.

Le premier avance que l’exode de milliers de Marocains, les 17 et 18 mai 2021 vers Ceuta, répondait à «une stratégie parfaitement planifiée et dirigée par les plus hauts niveaux du pouvoir» au Maroc, destinée à exercer une pression sur le gouvernement dirigé par Pedro Sanchez. Un exécutif qui avait donné, un mois auparavant, son feu vert à l’hospitalisation du chef du Polisario, Brahim Ghali, à Logroño.

Le deuxième rapport, datant du 26 juin 2021, fait l’impasse sur l’accueil de Brahim Gali pour avancer une autre piste. Il inscrit la stratégie attribuée à Rabat dans le cadre une campagne visant «à obtenir de l’exécutif espagnol une position favorable au Maroc dans le différend du Sahara occidental».

Les deux documents révélés par El Pais ont animé, hier, le débat politique en Espagne, contraignant trois ministres, Margarita Robles (Défense), Fernando Grande-Marlaska (Intérieur), et Félix Bolaños García (Présidence du gouvernement), à défendre le Maroc.

De graves accusations portées sur l’indépendance de la justice et certaines ONG espagnoles

Au lendemain des déclarations de ces membres du PSOE, El Pais a publié, ce mardi 7 juin, des extraits d’un autre document confidentiel, datant du 24 juin 2021, rédigé par le CNI sur le Maroc, accusant Rabat d’avoir orchestrée une campagne «judiciaire et médiatique» en Espagne contre Brahim Ghali. Son objectif, selon la même source, est d’«intimider» le chef du Polisario et «entraver sa mobilité» sur le territoire espagnol ainsi que créer «une opinion dans la presse espagnole favorable aux intérêts du Maroc».

De graves accusations portées essentiellement à l’encontre de l’indépendance de la justice espagnole. Pour rappel, le juge d’instruction, Santiago Pedraz, de l’Audience Nationale de Madrid avait ouvert une enquête contre Brahim Ghali pour génocide et autres crimes. Il l’avait, d’ailleurs, auditionné par visioconférence, le 1er juin 2021.  En outre l’Association Canarienne des Victimes du Terrorisme (Acavite), une ONG espagnole et non de droit espagnol comme l’ASADEH (Association sahraouie de défense des droits de l’Homme), avait réclamé, en avril 2021 bien avant la rédaction du rapport du CNI, l’arrestation de Brahim Ghali alors qu’il se trouvait dans un hôpital à Logroño.

Ces révélations sont publiées juste avant la comparution du chef du gouvernement, Pedro Sanchez, prévue ce mercredi 8 juin, devant la plénière de la Chambre des représentants pour justement apporter des éclaircissements sur la «nouvelle étape» dans les relations avec le Maroc, initiée après qu’il ait salué le plan marocain d’autonomie au Sahara occidental. Une position similaire à celles exprimées officiellement par les Etats-Unis, l’Allemagne et tout récemment par les Pays-Bas ainsi que d’autres Etats de l’Union européenne, tels Chypre, la Hongrie et la Pologne.

Ces fuites de documents secrets interviennent presque un mois après le limogeage de l’ancienne cheffe de la CNI, Paz Esteban, par la ministre de la Défense, Mme. Robles.

source  : yabiladi 07/06/2022

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