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MAROC-FRANCE: LES ILLUSIONS DU PROTECTORAT

Les changements des positions des pays influents dans le dossier du Sahara ont mis à nu l’attitude malsaine de la France qui a opté pour la stratégie «diviser pour régner» qu’elle a héritée du temps du protectorat. Cet article est une revue de presse du quotidien Assabah.

Le roi Mohammed VI a adressé des messages forts aux partenaires traditionnels et nouveaux du Maroc en les appelant à prendre une position, sans équivoque, soutenant la marocanité du Sahara. Le quotidien Assabah qui consacre un dossier aux relations maroco-francaises, dans son édition du jeudi 25 août, souligne que le souverain a été on ne peut plus clair en déclarant dans le discours prononcé à l’occasion de l’anniversaire du roi et du peuple que «le dossier du Sahara est le prisme à travers lequel le Maroc considère son environnement international. C’est aussi clairement et simplement l’aune qui mesure la sincérité des amitiés et l’efficacité des partenariats qu’il établit». En étant aussi direct, le roi s’adressait aux pays amis et à leur tête la France qui a soutenu, timidement, l’initiative marocaine d’autonomie.

Les dirigeants de l’Hexagone ont besoin d’audace et de décision politique franche pour exprimer une position claire sur ce dossier comme l’avaient fait les États-Unis, l’Espagne et l’Allemagne. C’est dire que le Royaume n’est plus conciliant dans sa politique étrangère en optant pour des moyens diplomatiques «doux» et «courtois» pour affronter les ennemis de l’intégrité territoriale. Ceux-là mêmes qui dépensent des milliards de dollars pour acheter les groupes de lobbying, influents dans les forums internationaux, ainsi que les organisations des droits de l’Homme, les médias, les présidents et les députés de pays tiers. Mais malgré les milliers de viles manœuvres qu’ils ont tentées durant un demi-siècle ils ont échoué car les causes du Maroc sont justes et méritent d’être défendues avec une tactique offensive qui répond du tac au tac.

Le quotidien Assabah souligne que le message adressé, indirectement, par le roi à la France est clair pour mettre fin aux différents qui ont éclaté dans les dossiers de la réduction des visas et auparavant celui des mensonges faits autour de l’affaire Pegasus. Le Maroc avait démenti catégoriquement avoir espionné le président Macron tout en portant plainte contre plusieurs médias dont le journal «le Monde».

Le temps fait bien les choses puisque les Européens ont découvert, récemment, que ce sont les services de renseignements de leurs pays qui ont utilisé le logiciel Pegasus pour espionner leurs présidents, leurs parlementaires et les chefs des partis politiques. Le coup de froid entre Rabat et Paris est si sérieux qu’Emmanuel Macron s’est abstenu d’effectuer une visite au Maroc après sa réélection comme il l’avait fait en 2017. Le président français a préféré, cette fois-ci, se rendre en Algérie qui l’a séduit avec le dossier de l’exportation du gaz après l’échec du régime militaire de tordre le bras à l’Espagne à cause de sa reconnaissance officielle de la marocanité du Sahara.

La réduction des visas pourrait être interprétée comme un simple dossier technique, mais il est clair que la France l’a utilisée pour faire pression sur le Maroc dans un autre domaine. C’est pourtant la même carte perdante qu’avait utilisée l’Allemagne pendant la crise qui a envenimé les relations entre Berlin et Rabat.

C’est à croire qu’un laboratoire ou une organisation précise s’est spécialisée dans la fabrication des dossiers contre le Maroc en les présentant comme étant le fruit de recherches et de documents argumentés.

Il ne faut pas croire que la crispation des relations maroco-francaises soient dues au seul refus de Paris de délivrer des visas à des milliers de Marocains. Il s’agit d’autres dossiers plus sensibles ayant trait aux grands projets structurants que le Maroc a lancés dernièrement en ouvrant la porte aux sociétés américaines mais aussi chinoises. Sans oublier que le Royaume a réalisé une grande percée économique sur le marché africain qui n’est pas pour plaire à la France qui se sent concurrencée dans son fief traditionnel.

Dans un autre article,  le quotidien Assabah aborde les relations économiques entre la France et le Maroc en précisant que les échanges commerciaux entre les deux pays atteignent 10 milliards de dollars. Il faut préciser que Paris a bénéficié de plusieurs avantages économiques dans notre pays, sans contrepartie, en raison de la profondeur des relations historiques entre les deux pays considérés comme des jumeaux politiques. C’est ainsi que la France a remporté le marché de la LGV Tanger-Casablanca (enveloppe de 35 milliards de dirhams) bien que le dossier chinois ait été moins-disant. Sans oublier que l’usine Renault de Tanger a permis à la société française de se redresser commercialement et financièrement après une longue période de vaches maigres.

Il est donc peu probable que le France puisse se soumettre, inévitablement, aux pressions de l’Algérie pour changer ses positions politiques envers le Maroc en contrepartie du gaz. Car la crise du gaz va être résolue, d’une manière ou d’une autre, au niveau mondial. Autant dire que les relations maroco-francaises vont demeurer à condition que la France reconnaisse la marocanité du Sahara pour tourner définitivement la page de cette crise.

source : le 360  24/08/2022

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